Cour de cassation, Chambre civile 1, 15 juin 2016, 15-19365 et suivant
Dans cet arrêt, M. X…, commissaire-priseur de ventes volontaires et gérant d’une société (x) et C… Auction (la société), opérateur de ventes volontaires ont été poursuivis devant le Conseil des ventes volontaires de meubles aux enchères publiques pour avoir commis divers manquements à l’occasion de la vente du tableau du peintre Zao Wou Ki intitulé « Vent et poussière ».
Selon les faits reprochés, en premier lieu, d’avoir fait figurer dans le catalogue de la vente une estimation de la valeur de ce tableau comprise entre 30 000 et 40 000 euros, alors que l’expert associé à la vente l’avait estimé entre 300 000 et 400 000 euros, en conformité avec les données du marché. Et en deuxième lieu, de ne pas avoir établi de mandat de vente signé par le propriétaire du tableau et, en dernier lieu, d’avoir refusé de communiquer au commissaire du gouvernement près le conseil intervenant au titre de l’instruction préparatoire du dossier disciplinaire la page du livre de police comprenant le tableau.
Ainsi, une sanction disciplinaire d’interdiction d’exercice de toutes activités de ventes volontaires de meubles aux enchères publiques d’une durée de trois ans leurs a été prononcée.
En formant un recours, M. X…, et C… Auction. ils font grief à l’arrêt de confirmer la décision du conseil, alors que la disproportion entre l’estimation proposée par le commissaire-priseur, celle retenue par l’expert et le prix d’adjudication n’avait pas été sans incidence sur la détermination de l’héritière de Madeleine Y.. à engager une action en nullité pour vices du consentement de la vente. Et que l’estimation à laquelle procède l’opérateur de vente volontaire ne doit pas faire naître dans l’esprit du vendeur une attente exagérée quant au montant auquel ce bien pourrait être vendu ; qu’en revanche, compte tenu de l’aléa inhérent à la vente aux enchères publiques d’oeuvre d’art, l’opérateur ne commet pas de faute en procédant à une évaluation prudente.