Par Equilex-France
La régularisation des étrangers en situation irrégulière prend un nouveau tournant avec la circulaire de Valls. Cette circulaire concernant la régularisation des étrangers sans papiers n’a pas force de loi. Il s’agit plutôt d’instructions données aux préfectures quand à l’appréciation des demandes de régularisation formées par les étrangers sans papiers. Dès lors, même si les critères de la circulaire sont remplis par l’étranger sans papiers qui présente sa demande de régularisation en préfecture, l’obtention d’un titre de séjour n’est pas un droit automatique.
Vous êtes sans-papiers et vous remplissez les conditions pour déposer un dossier de régularisation par le travail à la préfecture ? Voici des conseils pour préparer votre dossier.
La régularisation par le travail est définie par l’article L435-1 du CESEDA et la Circulaire Valls donne des précisions sur les conditions à remplir pour la demander. En effet, Certaines personnes sans papiers réussissent à trouver un employeur. Si certaines conditions sont réunies, l’étranger peut déposer une demande d’admission exceptionnelle au séjour en raison de sa bonne insertion professionnelle. La circulaire de Manuel Valls du 28 novembre 2012, relative à la régularisation des sans papiers, prévoit plusieurs critères que le Préfet examinera.
À propos de la Circulaire Valls
La circulaire Valls est un document proposé par le ministère de l’Intérieur de l’époque, Manuel Valls, au conseil des ministres du 28 novembre 2012 dans le but d’apporter quelques précisions à l’article L313-14 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA) plus particulièrement aux conditions d’examen des demandes d’admission au séjour déposées par des ressortissants étrangers en situation irrégulière.
La circulaire Valls donne des indications aux préfets quant au traitement des demandes déposées par les étrangers se trouvant sur le territoire français sans papiers et prévoit un certain nombre de situations :
– les demandes de régularisation par le travail
– les étrangers parents d’enfants scolarisés
– les conjoints d’étrangers en situation régulière
– les étrangers entrés en France mineurs et devenus majeurs
– les étrangers justifiant d’une résidence d’au moins 10 ans en France
– tout étranger en situation irrégulière n’entrant pas dans les catégories indiquées ci-dessus.
En pratique, les demandes de régularisation par le travail sont les demandes de régularisation les plus nombreuses qui sont déposées en préfecture. La circulaire Valls en prévoit plusieurs cas de figure concernant la régularisation des étrangers en situation irrégulière, par le travail :
- Régularisation par le travail d’étrangers sans papiers après 3 ans de présence en France :
Selon la circulaire Valls, l’étranger devra justifier d’une activité professionnelle en France d’au moins 24 mois, dont 8 mois consécutifs ou non, dans les 12 derniers mois précédant le dépôt de la demande.
- Régularisation par le travail d’étrangers sans papiers après 5 ans de séjour en France :
Selon la circulaire Valls l’étranger devra justifier d’une activité professionnelle en France, soit d’au moins 8 mois sur les 24 derniers mois, soit de 30 mois consécutifs ou non sur les 5 dernières années.
- régularisation d’étranger sans papiers après 7 ans de séjour en France :
La circulaire Valls estime qu’une durée de présence en France de 7 ans ou plus caractérise une durée particulièrement significative de présence sur le territoire justifiant de conditions plus souples lors de la demande de titre de séjour. Ainsi, l’étranger présent en France depuis au moins 7 ans devra justifier d’une activité professionnelle de « seulement » 12 mois consécutifs ou non sur les trois dernières années et ce, alors même qu’au moment de la demande de régularisation en préfecture il ne présente ni contrat de travail en cours, ni promesse d’embauche.
- Les étrangers sans papiers employés à domicile :
La circulaire Valls précise que les étrangers employés à domicile qui peuvent justifier d’une durée de séjour qui ne peut être qu’exceptionnellement inférieure à 5 ans sur le territoire français et qui justifient d’une ancienneté dans le travail en principe d’au moins 2 ans, peuvent solliciter leur admission exceptionnelle au séjour alors même qu’ils ne disposent pas d’une rémunération au moins égale au salaire minimum.
- Les étrangers sans papiers exerçant une activité en tant qu’intérimaires :
L’étranger devra attester d’une durée de séjour d’au moins 5 ans en France. L’étranger devra justifier avec des bulletins de salaire d’une activité salariée sur les 2 dernières années, équivalant au total à au moins 12 SMIC mensuels et comportant au moins 910 heures de travail dans l’intérim. Le nombre d’heures effectuées dans l’entreprise de travail temporaire (ETT) associé à la demande devra au moins atteindre 310 heures, le complément à 910 heures ayant pu être effectué dans d’autres entreprises. La demande d’autorisation de travail doit prévoir une durée minimale d’emploi de douze mois, sous la forme :
– soit d’un CDI ou un CDD d’au moins 12 mois établi par l’entreprise utilisatrice ;
– soit de l’engagement d’une entreprise de travail temporaire (ETT) à fournir un volume de travail garantissant un cumul de missions de 8 mois de travail sur les 12 prochains mois, y compris par des contrats de mission-formation. Dans ces conditions, la préfecture pourra délivrer une carte de séjour temporaire salarié.
- Les étrangers sans papiers qui participent à une activité d’économie solidaire:
Il s’agit des étrangers qui participent à une activité d’économie solidaire portée par un organisme agréé au niveau national par l’Etat et régi par les dispositions de l’article L. 265-1 du code de l’action sociale et des familles. L’étranger concerné doit exercer une activité au sein de cet organisme dans les conditions prévues au deuxième alinéa de cet article. S’il peut faire valoir un contrat de travail ou une promesse d’embauche, qui seront visés par le service de la main d’œuvre étrangère sans que lui soit opposée la situation de l’emploi, la préfecture pourra lui délivrer une carte de séjour temporaire salarié ou travailleur temporaire.
De manière générale, la circulaire Valls s’adresse aux sans-papiers en fonction de leur durée de présence sur le territoire Français.
Comment se faire régulariser par le travail ?
Un travailleur étranger en situation irrégulière sur le territoire français peut obtenir un titre de séjour, une carte de séjour salarié ou travailleur temporaire couvert par l’article L313-14 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA). La régularisation a notamment lieu lorsque l’employeur décide d’embaucher une personne étrangère sans papiers.
En application des dispositions du CESEDA, les demandes d’admission exceptionnelle au séjour au titre du travail seront favorablement appréciées, dès lors que l’étranger justifie :
- Être titulaire d’un contrat de travail ou d’une promesse d’embauche ;
- Vivre en France depuis au moins 5 ans, sauf exception ;
- Justifier d’une ancienneté de travail de 8 mois sur les 2 dernières années ou de 30 mois sur les 5 dernières années ;
- Parler le français.
- Ne représenter ni une menace pour l’ordre public, ni vivre en situation de polygamie en France.
La procédure se fait en ligne sur le site : https://administration-etrangers-en-france.interieur.gouv.fr/particuliers/#/
Le dossier de demande sera examiné par la DREETS (Directions Régionales de l’Économie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités). Cette dernière examine les dossiers de demande suivant les cinq critères de la liste suivante :
- L’adéquation entre les qualifications/l’expérience du demandeur et la nature de l’emploi ;
- Le respect du droit du travail et social par l’employeur ;
- Le respect des règles d’exercice pour les professions réglementées ;
- Les conditions d’emploi du demandeur : les CDI sont privilégiés aux CDD ;
- Le salaire du demandeur qui doit respecter la législation française (SMIC).
Pour faire votre demande de titre de séjour par le travail, plusieurs démarches sont à effectuer, notamment :
- Compléter le formulaire Cerfa n°15186 (formulaire d’admission exceptionnelle au séjour par le travail) ;
- Compléter des informations s’agissant du poste que vous occupez ;
- Compléter des informations s’agissant de l’employeur.
Une fois votre demande de régularisation séjour par le travail déposé, plusieurs critères sont pris en compte dans le cadre de l’examen de votre dossier.
Ces critères reposent notamment sur votre situation professionnelle en France :
- Le respect des obligations légales de l’employeur ;
- S’il s’agit d’une profession réglementée, l’employeur doit respecter les règles de son exercice ;
- Le salaire mensuel doit être au moins égal au Smic (1554,58€ brut) ou au salaire de référence présent dans la convention collective.
Suite à l’examen du dossier
Après la constitution du dossier, l’employé en situation irrégulière doit en faire le dépôt auprès de la préfecture de son lieu de domicile. La préfecture examine le dossier et vérifie la réalité du contrat de travail ou de la promesse d’embauche et délivre, soit une carte de séjour « travailleur temporaire » valable uniquement pour la durée de votre contrat de travail (CDD) ou soit une carte de séjour « salarié » qui sera valable pour 1 an et qui sera renouvelable (CDI).
En l’absence de réponse de l’administration dans un délai de 4 mois suivant le dépôt de la demande, celle-ci est présumée avoir été rejetée. Vous pouvez alors former dans un délai de 2 mois à compter de ce refus un recours administratif (recours gracieux devant le préfet et/ou recours hiérarchique devant le ministre de l’intérieur) ou un recours contentieux devant le tribunal administratif.
Dans pareilles circonstances, vous pouvez prendre contact avec un avocat spécialisé en droit des étrangers pour vous l’expliquer et pour s’occuper de votre défense devant le tribunal administratif. Equilex France vous aidera à en trouver un avocat.
En somme, les régularisations des sans-papiers en France sont conditionnées par plusieurs critères. Selon votre situation professionnelle, l’administration française peut vous refuser la délivrance d’un titre de séjour. Alors, pour augmenter les chances que votre demande de régularisation par le travail aboutisse, il est fortement conseillé de constituer un dossier de demande solide.
Equilex-France vous assiste dans cette procédure en vous mettant en relation avec des avocats spécialisés en droit des étrangers dans le but de préparer avec vous le dossier de demande de régularisation afin d’optimiser vos chances.
Nous sommes à Paris, ouverts du lundi au vendredi (9.00 – 20.00). Vous pouvez nous joindre par mail contact@equilex-france.fr , par téléphone 01 75 43 42 46 ou via notre formulaire de contact https://www.equilex-france.com/contact/.